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Arrivée au Pérou, la communauté Shipibo de Nueva Betania, 22/08-22/09

Me voici donc arrivé au Pérou ou j'ai la bonne surprise de ne pas récupérer mon sac à l’Aéroport...Normal, la compagnie l'a oublié à Newark :p. Après quelques jours d'attente sur Lima, je le récupère et me dirige sur Pucallpa ou je retrouve un vieil amis, Javier, ainsi que sa famille. Sur place je retrouve également Céline et Lucho vivant dans une communauté Shipibo, Nueva Betania, et avec qui je vais passer 3 semaines pour apprendre de la culture locale et donner un coup de main au potager et au champ. Leur projet, créer un petit centre d’écotourisme avec découverte de la culture Shipibo et spécialement des végétalistes...Ceci consiste en gros à du chamanisme porté sur la culture de l'utilisation de plantes nettoyantes et hallucinogènes, mais je ne suis pas expert et bien qu'intéressant je n'y ai pas participé, ce sera donc hors du sujet :).

Équipe de foot du fils de Javier

Javier, Maria et le petit fils

Maison de Lucho et Céline

Jardin de plantes Médicinales

Lucho et Céline

Irma et Shanty (le chien)

Famille de Lucho

Jenny et Tais

Seta

Confiture de Tomatillo


Durant mon séjour, une ONG a projeté divers documentaires sur la culture Shipibo tel que, l’artisanat, la médecine (à Betania), problèmes dans les communautés, la perte de cultures,...Super travail visant à valoriser leurs modes de vie et qui sait à encourager les plus jeunes à garder cet héritage!

Un documentaire très interpelant (et bref du à la difficulté du tournage) a été sur la communauté de Santa Terresita située sur la route de Pucallpa à Lima au km 15. Cette communauté est en réalité une propriété privée de l’église évangéliste très présente en Amérique du sud. Les habitants ne peuvent en sortir et doivent travailler pour l’église, quand à la famille extérieure, elle ne peut y entrer...Bref une foutue secte et depuis mon arrivée au Pérou l’année passée, et la découverte de cette église, je ne cesse d’être dégouté par leur philosophie extrême et conservatrice.

Ce qui d’ailleurs, pour moi (avis personnel), n’exclut pas le reste de la branche religieuse qui c'est bien imposée dans ces régions à tel point que lorsque l'on dit ne pas croire en Dieu, ce sont incompréhensions et discours moralisateurs bibliques qui en résultent. Apparemment les missionnaires des siècles précédents et actuels ont bien fait leur boulot, pour dire, depuis 2000 ans qu'elle y travaille, l’église a surement bien comprit comment s'y prendre.

Documentaires sur la culture Shipibo


Soit, mon séjour a donc été plus axe sur la préparation du sol à la culture de plantes plus fragiles tel que Laitue, choux, Carotte,...

Le sol Amazonien est ici très argileux et très sec, du coup, sans végétation, il devient peut perméable et les pluies d'hiver amènes de grandes flaques bien boueuses. En champs cela ne pose pas trop de problèmes car les plantes sont plus résistantes, drainent le sol et le protège du soleil mais en potager, le sol trop sec tue les plantes et les pluies diluviennes les noies :p.

Par contre, beaucoup d'alluvions et graines arrivent ici via les inondations annuelles, ce qui amène tabac, tomates, tomatillo, papaye,...Comme quoi la nature est quand même bien faite....Bien que la dernière saison des pluies a été très forte ici et l'eau de la rivière a débordé et inondé le village durant un bon bout de temps. Du coup beaucoup d'arbres, Bananier et autres sont mort limitant la production alimentaire du village (Basé sur les bananes, Yuca, riz et le poisson)...D’où l'importance aujourd'hui de l'agriculture :)

Lucho et Céline ont donc eu l’idée de la culture sur Butte avec protection du soleil via un toit de feuilles. La suite a été de préparer le sol afin qu'il soit bien perméable, humide et riche en matière organique (ici, brulée par le soleil). On a donc utilisé des troncs sec de bananier, trempés 3h-12h dans de l'eau et placés ensuite sur le sol. Recouvert de 1-2 cm de terre et de feuilles de bananier, ce sol est resté humide plus d'1 semaine!

On a donc directement semé dessus (sans les feuilles de bananier) avec protection solaire sur le toit et ça a très bien fonctionné! Mieux même, après 1 semaine 1/2 les troncs de bananier étaient déjà attaqué par le mycélium (Blanc, type Basidiomycètes produisant la matière organique). Ajouté à cela la construction de toilettes sèches (du type déshydratation des excréments) et construction du compost à poule afin d'apporter de la matière organique au sol...Pour info, ce compost fonctionne comme un compost normal mais seulement avec les déchets de cuisine. A chaque apport de matières organiques, on y ajoute la même quantité de matières sèches (feuilles ou autres), les poules vont ensuite manger les graines et autres tout en aérant le compost et incorporant leur crottes. Après un certain temps, quand le compost est remplit, en utiliser un autre et laisser reposer 1 bon mois (voir 2) le premier avant de le mettre sur le sol.

Les potager

Mycélium

Compost à poule

Du point de vue du champs, le travail a été différent, Céline a planté des Haricots et l'heure était à la récolte. Vu le climat tout pousse très bien ici! Ainsi donc, le champ est composé de légumineuses, de citrouilles (géantes), de Papayer (amenés par les inondations), bananier,....On y a également planté du Mais avec des concombres (les 3 Soeurs), du Blé et de l'Orge en préparant le sol avant bien évidement (couverture de végétaux sec et humides).

Sentier menant au champ

Rasta tenant un escargot

Un coup de machette

Blé et Orge

Mycélium, décomposant la couverture de sol

Construction d'une maison au champ


Pour la fin de mon séjour, nous sommes partis visiter une lagune avoisinante et en région plus boisée.

Chemin vers la lagune

Nid d'abeilles

Voila donc pour mes 3 semaines sur place, j'aimerais ajouter la présence d'entreprises pétrolières partout en Amazonie et qui détruisent la culture des habitants ainsi que la foret. Leur tactique est simple:

Premièrement, donner de l'argent aux habitant, à Betania cela a été de 100 soles (moins de 30 euros par famille) afin de faire des tests à la dynamite au village et de voir si le pétrole est de bonne qualité. Ensuite, d'engager les hommes à travailler plus loin durant plusieurs mois (5 Mois) sans qu'ils ne puissent voir leur famille et sans activités aux champs contre 35 soles par jours (soit 10 Euros, pour plus de 10h/j). Ce qui amène à une perte de l’agriculture, une dépendance à l'argent et à une future et importante pauvreté au saint des villages qui ne seront sans doute plus si l'analyse du pétrole est de bonne qualité.

En plus, aller savoir pourquoi, mais les locaux revenant de l'entreprise ont acheté des tronçonneuses afin de couper les arbres...A voir, est ce pour faire du bizness d'essences d'arbres tant prisés dans nos pays richement idiot ou créer des zones d'agricultures? Je ne sais pas mais ce qui est sur c'est que quand l'entreprise de pétrole reviendra, le gros du travail sera déjà fait!


Voila donc pour la première partie de mon retour au Pérou, ça a été bien intéressant et j’espère avoir laissé un bon souvenir et de bonnes infos :)....

Céline, Lucho, bonne chance pour la suite!


Info importante!


j'ai également rencontré un couple à Pucallpa (Maud, du Québec et Franciz du Pérou) créant une ONG basée sur le volontariat, la vie sans bizness, sur le partage de connaissances et l'autosuffisance.

Avis à ceux qui veulent y participer et partager leurs connaissances:
http://llapanchiskanchis.over-blog.es/
Pour ma part, si je retourne à Pucallpa ce sera la bas :)